Suriname, l’Amazonie hors des sentiers battus.

Tout le monde ne visite pas l’Amazonie. En soi, l’Amazonie c’est déjà l’aventure. Mais qui en visite la partie Surinamienne ? Quelques Hollandais, car ce petit pays frontalier du Brésil, de la Guyane française et du Guyana leur a un temps appartenu. Et bien sûr, c’est rassurant de s’enfoncer dans la jungle sauvage et de pouvoir parler sa langue. Quoi que, bien sûr, le hollandais n’est quand même pas parlé par tout le monde. Le contact avec la « civilisation » ne date pour beaucoup de villages isolés que d’une petite génération. Les jeunes parlent donc quasiment tous hollandais, mais les anciens gardent leur dialecte. Les autres touristes, majoritairement, vont au Brésil !

Peu de visiteurs, donc, au Suriname. Et bien tant mieux pour ceux qui y vont ! Contrairement au Brésil qui a bonne presse auprès des touristes, le Suriname est quasiment inconnu. Et pourtant, qui peut faire la différence entre un arbre de la forêt amazonienne brésilienne, et son voisin surinamien ? Entre un animal brésilien ou surinamien (qui a dit « selon la langue qu’il parle » ?)

Alors ? Amazonie brésilienne ou Surinamienne ?
Quelle langue parle ce toucan ?

Aviez-vous déjà entendu parler de Paramaribo ? Ce n’est pourtant pas un petit village, c’est une capitale. 200 000 habitants tout de même. Et c’est une ville très agréable à découvrir, mosaïque culturelle d’amérindiens, de noirs-marrons, de créoles, d’haïtiens, de hollandais, j’en passe et des meilleurs. Une architecture coloniale plutôt bien mise en valeur, et de multiples petites restos et hôtels, de la simple chambre d’hôtes au 4 étoiles.

Une rue de Paramaribo
Cathédrale de Paramaribo

Evidemment, toute sympathique qu’elle est, ce n’est pas pour sa capitale que l’on visite le Suriname. C’est pour sa forêt, qui recouvre 90% de son territoire, et qui fait partie de l’immensité verte de l’Amazonie.

Ceux qui me connaissent savent que j’aime explorer les pays que je visite par moi-même. Mais on ne visite pas la jungle amazonienne comme on visite Notre-Dame de Paris. C’est un territoire hostile, et même si on a souvent tendance à en exagérer les dangers, savoir où aller peut être vital, au sens propre. Un exemple : on peut se baigner dans une eau infestée de Piranhas, car 90% des espèces ne sont pas dangereuses. Je l’ai fait et je ne suis pas plus téméraire qu’un autre. Mais si on ne vous le dit pas, comment être certain que l’endroit que vous avez choisi pour votre baignade n’abrite pas l’espèce qui élira votre petit orteil comme amuse-bouche ?

Des agences de voyage locales ont donc créé des petits lodges dans lesquels vous serez à la fois au coeur de la forêt amazonienne, et en compagne d’un spécialiste de la région, près de villages amérindiens ou marrons.

Village amérindien de Palumeu
Lodge à Palumeu

Les populations impliquées dans ces structures touristiques réussissent à garder leur identité du fait du faible nombre de visiteurs. Palumeu, par exemple, a été choisi par une agence, tout d’abord parce qu’elle possède une piste d’atterrissage, construite à la fin de la seconde guerre mondiale. Grâce à cette piste, les amérindiens de 3 ethnies se sont groupés dans un village pour pouvoir profiter de l’accès à la capitale, tout en gardant un mode de vie très traditionnel.

Fait amusant : dans les villages « pollués » par le tourisme, les habitants revêtent en général leurs habits traditionnels uniquement à l’arrivée des touristes. A Palumeu, les Amérindiens, qui vivent torse nu (femmes comprises), mettent un T-shirt car ils se sentent gênés en recevant des visiteurs ! Pas question, dès lors, de lâcher les quelques touristes armés de leur appareil photo à toute heure du jour. On prend rendez-vous, et on est un invité, pas un touriste. Une belle façon de faire découvrir la vie des ethnies du coin tout en respectant leur intimité.

Quelques anciens n’ont pas cédé à la mode du T-shirt, touristes ou pas !
Maman, les invités sont là !

Vous faut-il une dernière raison pour visiter le Suriname, en plus de sa capitale dynamique, de sa nature riche et diversifiée préservée du tourisme, et de ses populations aux traditions fortes ? Dans ce cas, venez, ne serait-ce que pour goûter la bière locale, la Parbobier ! Vous m’en direz des nouvelles !

Une bière bien fraîche sur la Suriname River…

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