Quel est le peuple le plus gentil de la planète ? Voilà une question dont la réponse pourrait vous permettre de choisir votre prochaine destination de voyage. Bien que, et c’est heureux, l’accueil soit extraordinaire dans un grand nombre de pays sur notre belle planète, l’Asie du sud-est semble être un terreau particulièrement propice au développement de la gentillesse. Et sur ce sous-continent de gentillesse, les Laotiens sont rois. Le sourire facile quoique discret, la curiosité bienveillante, le geste amical automatique…
Mon second voyage au pays remonte à quelques années. Je travaillais alors dans une agence de voyage à Paris. Une petite agence, spécialisée dans le sur-mesure hors des sentiers battus – oui, un peu comme moi maintenant. Pour sortir des sentiers battus, le Laos est un choix de premier ordre. Ce petit bijou ne possède pas l’éclat des temples d’Angkor cambodgiens, ni les eaux turquoise de la Baie d’Halong vietnamienne. Il est tout simplement moins à la mode que ses voisins. Raison suffisante pour me pousser à entreprendre un voyage de reconnaissance pour mon agence. Je connais déjà le sud, j’explorerai cette fois le nord.
Le nord du Laos, ce sont les montagnes, les méandres du Mékong qui, en ce début de parcours, n’a pas encore la largeur ni la majesté des abords de son delta, et des villages peuplés de minorités ethniques diverses. Ce sont les Akhas que je vais rencontrer lors d’une randonnée de 3 jours, un intéressant projet de tourisme communautaire que je veux développer. Dans les villages dans lesquels nous nous arrêtons pour la nuit, une petite maison a été installée pour accueillir les voyageurs de passage. Le soir, nous cuisinons avec quelques habitants du village, qui nous apprennent leurs recettes familiales, puis nous mangeons avec quelques représentants de la communauté. Un moment vraiment agréable, et malgré la différence de culture et la barrière de la langue, la connexion se fait. En fin de repas, nos hôtes nous proposent un petit concert au pied levé, et sortent leurs instruments. Nathalie, qui m’accompagne dans ce voyage, et moi-même nous laissons porter par la musique. Les chansons s’égrènent, puis les instruments finissent par se taire, les voix s’éteignent… Sauf une, qui nous réveille tout à fait : « À vous, maintenant ! ».
Après quelques secondes de réflexion, nous nous décidons pour « Champs Élysées ». Avec toutes nos excuses à Monsieur Dassin pour l’exécution plus que douteuse. Mais le public semble ravi… Même si personne ne nous demande une seconde chanson !
Si d’aventures vous passez dans les environs de Luang Namtha, et qu’en traversant un village vous entendez siffler du Joe Dassin, c’est que vous êtes probablement sur nos traces !