Naviguant sur la grande toile mondiale entre les différents articles consacrés aux femmes en ce jour où il est de bon ton de sexuer le débat, j’ai été étonné de constater que, en matière de voyage, une grande place était accordée aux Femmes avec un grand F qui avaient accompli des voyages extraordinaires, découvert des terres inconnues, battu des records… Mais peu de sujets ont retenu mon attention qui auraient été consacrés à la place de la femme ordinaire (sans connotation péjorative) dans le voyage.
Aujourd’hui, être une voyageuse est-il différent d’être un voyageur ? Peut-on voyager partout et comme on le souhaite en étant une femme, et surtout en étant une femme seule ? Bien entendu, ce qui suit n’est que le fruit d’une observation de l’extérieur, ou de discussions avec des voyageuses, et non un ressenti de l’intérieur, puisque j’ai la faiblesse d’être du sexe fort. N’hésitez pas, mesdames, mesdemoiselles, à enrichir cet article de vos commentaires et expériences vécues « de l’intérieur ».
Un constat statistique, tout d’abord : j’ai dans mes différents voyages croisé beaucoup plus de femmes voyageant seules que leur pendant masculin. Volonté d’indépendance ? Insouciance ? Courage ? Quelle qu’en soit la raison, le constat est là, les femmes voyagent seules plus que les hommes. Et aucune ne m’a semblé considérer son sexe comme un handicap. Evidemment, j’ai majoritairement voyagé en Amériques et en Asie, régions du monde dans lesquelles, surtout pour la seconde, la société est parmi les plus égalitaires de la planète. Peu de femmes se lancent, à n’en point douter, dans un voyage solitaire en Arabie Saoudite.
Dans certains cas, être une femme seule est même un avantage. Même dans des sociétés à peu près égalitaires, rares sont les femmes voyageant seules. Conséquence heureuse, les rencontres et conversations sont motivées par la volonté de s’occuper de ce petit bout de femme sans défense qui n’a pas d’homme pour la protéger. Evidemment, on ne peut pas dire que le féminisme soit à l’honneur dans ce type de réactions. Mais elles permettent d’entrer plus facilement en contact. Cette sollicitude mêlée de curiosité est certainement parfois fatigante, mais souvent touchante. En tant qu’homme, j’avoue même ressentir un brin de jalousie devant la facilité déconcertante avec laquelle une femme peut parfois entrer en contact avec la population locale.
Une rencontre de femme à femme est souvent passionnante, cette fois surtout dans les sociétés moins égalitaires. Femme seule, on est souvent acceptée dans le cercle des femmes, où l’on en apprend plus sur la société et les us et coutumes que dans une conversation virile entre hommes autour d’un café ou d’un thé.
Bien évidemment, voyager seule oblige à quelques précautions. Partout dans le monde, une femme risquera plus que de se faire simplement dépouiller de ses économies quand elle traverse le soir une rue sombre.
Mais d’une manière générale, j’ai été agréablement surpris de constater à travers mes pérégrinations que le voyage se vivait très bien au féminin.
Alors oui, bien sûr, je rends hommage comme beaucoup aux pionnières de l’aventure, d’Isabella Bird qui en 1873 parcourt le monde en ajoutant aux difficultés du voyage le port de son corset et de ses robes longues, à Alexandra David-Néel, première étrangère à pénétrer au Tibet au début du XXe siècle…
Mais je profite surtout de cette journée pour vous encourager, vous qui avez des envies de voyage, à vous lancer dans l’aventure même si vous êtes seule. Vu de l’extérieur, le voyage au féminin me semble une belle aventure.
Ah qu’il est bon d’être une femme ! 🙂 Un article empreint de belles choses et d’une belle vision, merci !
Et il l’est, je peux te l’assurer !!!
Super ce billet-pensée en cette journée de la femme 🙂
Je pensais entre autres à toi en écrivant ce billet ! 🙂 Et merci pour le RT.